Si l’on vous demande à quoi vous pensez en termes de protection du bois à l’extérieur d’un bâtiment, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Probablement la lasure, le vernis ou le saturateur. Des produits disponibles dans votre enseigne de bricolage préférée et reconnus pour leur efficacité. Mais sont-ils respectueux de l’environnement ? Pas sûr.
Aujourd’hui nous souhaitons vous parler d’une technique de protection du bois venue du Japon : le yakisugi, ou bois brûlé. Qu’est-ce que c’est ? Comment peut-on rendre le bois plus résistant grâce à une méthode traditionnelle 100 % écoresponsable ? Peut-on utiliser cette technique en Bretagne ? On vous explique tout dans ce nouvel article.
Qu’est-ce que le yakisugi ?
Commençons par traduire précisément le mot yakisugi. « Yaki » signifie brûlé ou traité avec de la chaleur. Son idéogramme est écrit comme「焼」et les mots sonne comme « yaki ». « Sugi » ou「杉」signifie cyprès ou cèdre japonais (Cryptomeria japonica). On rencontre aussi le terme “shou sugi ban” pour désigner la même chose (c’est un mélange de japonais et de chinois issu d’une mauvaise traduction). Il s’agit d’une méthode pour rendre le bois (le cèdre japonais pour les puristes) plus résistant en brûlant en profondeur la surface des planches. Cette technique de bardage s’est développée au Japon au 18ème siècle. De nombreuses façades en yakisugi sont encore visibles dans les villages portuaires japonais ainsi que dans les vieux quartiers de Kyoto. La méthode de l’époque est toujours utilisée aujourd’hui :
Bien que délaissé dans le courant du 20ème siècle, le yakisugi séduit à nouveau à l’heure actuelle. Des grands noms de l’architecture aux constructeurs de maisons individuelles, l’esthétique particulière et les qualités techniques et environnementales de ce bardage font de plus en plus d’adeptes.
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Pourquoi opter pour le yakisugi ?
Voyons dans le détail tous les avantages du bois brûlé.
Qualités pratiques
- Le bois brûlé est plus résistant et réduit les risques de propagation des incendies
- Les couches supérieures calcinées ne contiennent plus d’éléments nutritifs pour les champignons et les insectes xylophages
- Une fois brûlé, le bois vieillit plus lentement, car il est plus résistant aux UV
- Si une couche d’huile est appliquée à la fin du processus (ce qui est généralement le cas), le bois devient également plus résistant aux dégradations causées par l’eau.
Avantages du bois brûlé pour l’environnement
La technique traditionnelle présente plusieurs arguments en faveur de la haute qualité environnementale en architecture :
- Pas d’utilisation de produits de synthèse (juste de l’huile naturelle éventuellement pour la finition)
- Pas d’infrastructure ou de matériel complexe
- Pas de dépense supplémentaire en énergie, le feu de bois suffit pour la méthode traditionnelle (sauf si on utilise un chalumeau)
Le bois préparé de cette façon résiste pendant plusieurs décennies, et ce sans aucun traitement chimique.
La production industrielle ne présente pas toujours ces avantages écologiques, notamment lorsque les entreprises utilisent des fours ou proposent des finitions spécifiques avec des colorants, des lasures ou des résines. Si la durée de vie du bois est prolongée, l’impact sur l’environnement existe bel et bien. Le bois devra également être régulièrement entretenu, ce qui n’est pas nécessaire lorsque l’on utilise la méthode traditionnelle.
Qualités esthétiques
À l’extérieur, le rendu remarquable d’un bardage en yakisugi confère une certaine élégance aux bâtiments. Une terrasse, une pergola ou une jardinière en bois brûlé ne laisse pas non plus indifférent.
L’élégance du bois brûlé séduit aussi les amateurs de décoration intérieure, qui utilisent cette méthode traditionnelle pour donner une touche atypique à une tête de lit ou un meuble ancien par exemple.
On peut en effet obtenir une large gamme de nuances et d’effets en fonction de l’intensité du feu et des essences utilisées. Les options sont infinies !
Le yakisugi en Bretagne
Le premier rôle du bois brûlé était de protéger les habitats dans les climats humides, en particulier dans les îles et sur les côtes japonaises. Une fonction bien adaptée à notre climat breton !
Les bardages ou les terrasses en yakisugi s’intègrent particulièrement bien au bâti existant, car les façades en bois sont très courantes en Bretagne. Les projets se multiplient et la technique a ses variantes locales :
- les planches ne sont pas toujours brûlées en profondeur, juste flambées sur la surface (ou carbonisées dans un four)
- on peut utiliser des essences locales, l’impératif étant d’utiliser un bois sec débité en longues planches
Les entreprises qui pratiquent cette technique en Bretagne sont encore peu nombreuses pour le moment mais l’engouement se développe.
En règle générale, elles accordent une importance particulière au choix d’essences locales : en plus du cèdre, elles utilisent le Douglas, le chêne, le frêne et le châtaignier.
Cette technique vous séduit ? Vous souhaitez l’utiliser dans votre projet de construction de maison individuelle ?
Vous pouvez dès à présent le noter dans le guide pratique “Je veux construire”. Nous avons recensé toutes les questions que vous devez vous poser pendant la phase de préparation de votre projet. On y aborde bien sûr les points techniques, mais on vous invite aussi à réfléchir à vos besoins, vos envies, votre rythme de vie, afin de préparer un projet de construction personnalisé. Bref, ce guide a été conçu spécialement pour vous !
Ensuite, nous vous rencontrerons avec plaisir pour parler de votre projet de construction à Fougères et dans l’Ille-et-Vilaine. N’hésitez pas à nous contacter !
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